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RENÉ DE BRUC DE MONTPLAISIR


Je crois que, sans être infidèle,
Je puis adorer vos apas,
Puisque Philis ne paroit belle,
Que quand vous ne paroisse pas.

C’en est fait, ma belle maîtresse,
Je vous suis un esclave acquis.
Si vous êtes ma vicomtesse,
Je veux être votre marquis.

Plus lestes et plus enlevées sont les stances « à la coquette avare. » Je n’en veux citer que les premières :

Beauté pour qui je meurs d’amour,
Songés à soulager mes peines,
Ou du moins à me rendre, un jour,
Pour mille écus de points de Gênes.

Je sais ce que vous mérités ;
Mais, quoique je ne sois pas chiche,
Pour acheter des cruautés,
Je ne me sens pas assés riche.

Vous savés que votre laquais,
Et votre petite suivante
Ont fait près de moi tant d’acquêts,
Qu’ils mètent de l’argent à rente.

Ceci est l’adagio de la pièce ; j’omets le scherzo.

Les trois quarts de l’œuvre du marquis sont en ce style. Ce ne sont qu’épigrammes, quatrains, bouts-rimés, chansons sur l’air de la courante à la mode. Tout y est aimable, sans façons ; l’homme de cour