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NICOLAS DADIER

desseins pour une nouvelle histoire de Bretagne ; » son portrait et la généalogie succincte de sa maison se trouvent dans la Science Héroïque de Vulson publiée à Paris, en 1644, et d’Hozier, lui faisant hommage de son édition de l’Histoire de Bretagne, de Pierre le Baud, parlait de « l’estime extraordinaire qu’il faisoit de ses vertus et de ses talents. » Dadier avait donc bien choisi le protecteur à qui il dédiait son livre ; elles n’étaient pas vaines, sans doute, les louanges par lesquelles il remerciait le marquis de Rosmadec de témoigner une bienveillance éclairée aux couvents de son ordre ; et sa reconnaissance s’appuyait ingénieusement sur des souvenirs historiques, quand il ajoutait : « Un chacun a aussi cognoissance du regret qui penetra vostre âme, après avoir veu les lamentables ruines de vostre maison et monastère des Carmes, jadis l’honneur de la ville de Ploërmel, temple fondé, basti et dédié, il y a plus de trois cents ans, par les anciens ducs et princes souverains de ce pays. » — À la suite de la dédicace à Rosmadec, se lisent deux sonnets liminaires, signés des noms obscurs de G. Leheulle et F. G. Le Roy ; ces sonnets, où l’emphase de convention étouffe tout accent sincère, égalent Dadier aux plus grands poètes ; ils prouvent du moins que la réputation du carme breton s’était étendue ; le second, celui de Le Roy, se termine par ces vers :

Et comme un greffe enté sur une vive plante,
La nourrit, l’embellit, la rend plus florissante,