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PHILIPPE LE NOIR

boliques d’un ami complaisant, qui le comparait à Raphaël, et que celles de De Cran Henriet, qui disait, en d’assez bons termes :

Le Ciel nous est ouvert pour aller à la gloire,
Le Noir nous y conduit par un chemin de fleurs ;
Il excelle au Parnasse ainsi que dans les temples ;
Par son Emanuel il corrige nos mœurs,
Ainsi que fait Rohan par ses rares exemples.

L’Emanuel est divisé en quinze chants ; voici, sous une forme très brève, de l’invention de l’auteur ou d’un de ses éditeurs, l’argument de chacun de ces chants : I. Jésus naissant. — II. Jésus enfant. — III. Jésus installé. — IV. Jésus preschant. — V. Jésus allégorisant ou proposant des similitudes. — VI. Jésus tout-puissant sur la nature, contre la mort et contre le diable. — VII. Jésus guérissant. — VIII. Jésus disputant. — IX. Jésus conversant. — X. Jésus prophétisant. — XI. Jésus célébrant. — XII. Jésus consolant. — XIII. Jésus souffrant. — XIV. Jésus ressuscité. — XV. Jésus triomphant. L’éditeur prend soin de nous dire que les sujets des dixième et quinzième chants sont « les plus riches et les plus poétiques ; » j’attribue cette remarque à l’éditeur, car Le Noir était trop modeste pour donner ouvertement la préférence aux parties de son poème où il a le plus inventé, où son imagination s’est parfois donné carrière. Dans le premier des chants cités, il y a un tableau des révolutions du monde, des malheurs et des gloires de la chrétienté,