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PAUL HAY DU CHASTELET

dum tradito. Le second est une soteria en vingt-huit vers pro Richelio Eminentissimo. Ces deux chants ne feront pas oublier ceux d’Horace ni d’Ovide ; on en jugera pas leurs chutes :

O quam fausta tuis prospexit rebus eumdem

Quæ tibi, quae Gallis sors dedit una patrem !

Albo dignus erit dies lapillo
Et nullis sacer ex obiit annis
Qui tantum eripuit neci ministrum
Et regno columen decusque reddit.

Il faut conclure.

Dans l’une des séances du mois de février 1638, l’Académie française plaça les œuvres de Paul du Chastelet dans les catalogues des livres les plus célèbres de notre langue, dont les passages seraient pris comme citation dans le fameux dictionnaire. Ainsi, remarque M. Villemain, les empereurs romains devenaient des dieux après leur trépas.

Il s’agissait surtout de ses œuvres de prose : mais ses vers n’étaient pas indignes de cet honneur. En poésie, du Chastelet a de la verve, mais aussi de l’ampleur : s’il manie volontiers le langage trivial, il sait, quand il le faut, parler avec noblesse, et lorsque l’on compare ses vers avec la plupart de ceux de ses contemporains, on regrette qu’il ne se soit pas livré plus complètement au démon poétique. Il eût comblé la trop longue lacune qui sépare Régnier de Furetière.

Du Chastelet laissa deux fils, dont l’un, nommé