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PAUL HAY DU CHASTELET


Una turris tenet illum
Qui opprimebat pusillum
Quando tenebat sigillum.

Quantum flevit Carmelita,
Tantum risit Jesuita,
Cum captus est hypocrita.
............

Cela est lestement enlevé : il y a malheureusement plusieurs strophes que Tallemant des Réaux seul pourrait citer textuellement, et, bien que le latin brave l’honnêteté, nous ne pouvons les reproduire ici : mieux vaut les laisser dans le Journal de Richelieu et parler d’une petite satire de cinquante vers français intitulée : Advis aux absens de la cour, dont le titre fait assez connaître contre quels personnages ses coups sont dirigés. Les principaux partisans de la reine-mère et de Monsieur avaient suivi les exilés à Bruxelles et ce sont eux que Paul du Chastelet crible de ses traits satiriques. En voici les derniers vers :

Gaston, c’est trop courir, revenez au logis
Tout droit à Montargis,
Et ne prétendez plus que l’empire et l’Espaigne
Puissent rien en Champaigne ;
Vous avez fait assez le chevalier errant
Avecques Puylorant.
Ô mère des trois rois, puissante Épiphanie,
Pourquoi t’es-tu bannie ?…

Cette comparaison de Marie de Médicis à l’Épiphanie, parce qu’elle était mère et belle-mère de trois rois, eut le don d’exercer la verve des libellistes