Page:Halgan - Anthologie des poetes bretons du 17e.djvu/118

Cette page a été validée par deux contributeurs.
102
PAUL HAY DU CHASTELET

Combien de repentirs du dessein qu’il a pris
Le veulent ramener à la douceur champêtre,
Bien loin des vanités dont il se faut repaistre ?
Mais le regret du temps et du bien dépensé
Le rengage toujours au travail commencé…

Il faudrait tout citer : mais je ne retiens que ce dernier vers qui aurait dû passer en proverbe :

Nous voyons peu de gens à l’épreuve du Louvre.

On peut regretter çà et là dans cette longue pièce quelques expressions autorisées par Régnier ; mais le ton général en est excellent et témoigne chez du Chastelet d’un véritable tempérament de poète.

L’année 1631, celle de la Journée des dupes, est celle aussi de la plus grande production littéraire de du Chastelet. L’année précédente, ayant accompagné Richelieu dans l’expédition d’Italie, en qualité d’intendant des armées de Savoie et de Piémont, il avait composé, à l’imitation d’Antoine Arnaud, la première et seconde Savoisienne. En 1631, il débute par ces piquants Entretiens des Champs-Élysées où nous entendons le bon Henri IV affirmer qu’il était résolu de faire Richelieu cardinal, et qu’il l’eût mis dans les affaires, s’il eût vécu plus longtemps : puis nous rencontrons cette fameuse prose rimée contre les Marillac et la comtesse de Fargis, qui suscita tant de polémiques acerbes contre son auteur :

Venite ad solemnia,
Faciamus præconia,
Dum nobis rident omnia.