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ALEXANDRE DE RIVIÈRE

égayé et rafraîchi par de nombreuses fontaines, aux attributs mythologiques, comme celle de la place des Innocents :

Peux-tu bien estimer une ville accomplie
De tout ce qu’estre doit, qui ne soit embellie
D’une grande riviére, et dont aux carrefours,
Les ruisseaux fonteniers, captivez en leurs cours,
Ne facent rejaillir, des femelles tetines,
Dans le marbre creusé les ondes argentines ?

Puis Rivière célèbre longuement les mérites de l’eau, qui sert à tous les métiers, de l’eau, le premier des éléments ; que ne s’est-il appliqué ces sages paroles de S. Goulart, le commentateur de Du Bartas : « N’entrons plus avant en l’eau, car c’est un abysme, où l’esprit humain se noyera avant que d’en trouver le fond ! » — Voici, au moins, une digression amusante sur les eaux employées en bains ou boissons :

De là jetons nos yeux sur les baings et fontaines
De diverses vertus et de merveilles pleines,
Qui sont en divers lieux, comme de Pougues, Spas,
Et d’une infinité dont parle Du Bartas,
Aucunes pour garir les hypocondriaques,
Asthmatiques, galleux, graveleux, cœliaques,
Autres pour nous montrer plusieurs étranges cas,
Qu’icy pour n’ennuyer, je ne deduiray pas…

Un peu de médecine thermale n’eût pas été, à tout prendre, d’un plus mortel ennui que toute cette physique qui précède, — et, puisque je suis sur ce sujet, je rappellerai que Du Bartas, qui a parlé, assez briè-