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I.

Vous nous aviez coupé les vivres
J’ai tout vendu… bibelots, livres,
Breloques, chaîne et cœtera…
Sans lui laisser cinq francs de rente,
La quitter !… Scène déchirante !
Plus le sou ! que faire à cela ?…
(Mouvement d’impatience de Rabastens.)
Mon oncle, ne vous fâchez pas,
Etc…

II.

Ô grands yeux noirs de ma maîtresse !
Que je pouvais avec ivresse
Contempler du matin au soir !
(À son oncle.)
Et maintenant pour toute fête
Je n’aurai plus que cette tête
Qu’il me faudra voir et revoir !

RABASTENS, parle sans interrompre la musique.

Eh ! mais, ma tête… ma tête… qu’est-ce que ça signifie ?…

GUSTAVE.

Mon oncle, ne vous fâchez pas…
Je vous obéis, je me range,
Je viens me jeter dans vos bras
Mais c’est égal ! c’était un ange !
Un ange ! un ange ! un ange !

RABASTENS.

Eh bien, non… je ne me fâcherai pas…

GUSTAVE.

Ah ! vous êtes bon, mon oncle, bien bon… Asseyez-vous là, nous allons pleurer ensemble.

RABASTENS.

Ah ! ça, est-ce que tu ne vas pas me flanquer la paix avec ta douleur…

GUSTAVE.

Mais aussi, pourquoi m’avez-vous obligé à la quitter, cette