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Ex. : Leur propre mérite les recommande, et est (c’est) une chose si aimable que la vertu. (Malh., II, 107.) — Et seroit pure rêverie de croire que, etc. (Scarr., Virg., VI.) — Soit une vérité, soit un conte, n’importe. (Corn., Andr., IV, 4, 1310.) — Femme fâcheuse est un méchant partage ; Faute d’argent cause bien du ravage ; Mais pas ne sont là les plus douloureux (maux). (La Font., Ballades, XII, 8.)

C. souvent dans une phrase amenée par ce qui ou ce que, lorsque le sujet logique qui suit est un substantif au pluriel.

Ex. : Ce qui plaît à Dieu est sa profonde humilité dans ses révélations ; ce qui plaît aux hommes sont ses lumières. (Pasc., Pens., II, 51.) — Tout ce qu’il y a d’agréable, sont effectivement les idées, etc. (Mol., Impr. de Vers., sc. 5.) — Ce que je vous dis là ne sont pas des chansons. (Id., Éc. d. f., III, 2, 729.)

D. très souvent dans une phrase amenée par ce qui ou par ce que, lorsque le sujet logique qui suit est représenté par une proposition construite avec que :

Ex. : Ce qui me semble ici bien remarquable, est que, de toutes les autres choses qui sont en moi, il n’y en a aucune, etc. (Desc., Médit., IV.) — Ce qui le piqua davantage fut que Darius prenait le titre de roi et ne le lui donnoit pas. (Vaugel., Q.-C., IV, 1.) — Ce qui donna lieu à ce faux bruit, fut qu’il avoit licencié les bandes grecques. (Id., Q.-C., VI, 2.) — Ce qui achève notre impuissance à connoître les choses, est qu’elles sont simples en elles-mêmes. (Pasc., Pens., I, 35.) — Ce que je vous assure être fort vrai, est que Monsieur de C. et moi nous déjeunâmes très bien. (La Font., Lettre à sa femme, 3 sept. 1663.) — Mais ce qu’il y avoit de plus funeste pour sa maison et pour son empire, est qu’il laissoit des capitaines à qui il avoit appris à ne respirer que l’ambition et la guerre. (Boss., Hist., III, 5.) — Ce qui me fâche le plus, est que votre lâcheté me rendra méprisable. (Fén., Dial. d. Morts, 46.)

Malherbe préférait l’absence de ce dans des phrases comme : Et mes jours plus luisans, ce sont tristes horreurs (IV, 344 ; C. D. Cléon. Son. 59). Vaugelas (I, 412) n’exige pas absolument que le pronom ce précède le verbe être dans des phrases comme celle-ci : ce qu’il y a de déplorable c’est ; bien qu’il préfère la construction avec ce, est lui semble suffisant. D’après lui, il vaut mieux employer le verbe être sans le