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F. sav., III, 3, 927.) — Nous avons des amis qui pourront parler à lui. (Sév., VII, 179.) — Mon Dieu, si j’ose répandre mon âme en votre présence et parler à vous, moi qui ne suis que poussière, (Fléch., Or. fun. de Turenne.) — Et la pensée enfin où mes vœux ont souscrit, C’est d’attacher à vous un homme plein d’esprit. (Mol., F. sav., III, 4, 1072.) — Et qu’est-ce qu’à mon âge on a de mieux à faire Que d’attacher à soi, par le titre d’époux, Un homme qui vous aime ? (Id., F. sav., I, 1, 21.) — La beauté de Mme de Longueville, son esprit... attachèrent à elle tout ce qui pouvait espérer d’en être souffert. (La Rochef., Mém., II, 94.) — Théodose crut les avoir attachés à lui par ses caresses et par ses libéralités. (Fléch., Théod., II, 13.) — Les chefs des troupes sont attachés à lui. (Fén., Tél., XI.) — Je n’entends pas que vous soumettiez votre créance à moi sans raison. (Pasc., Pens., I, 278.) — Qui m’y a mis, par l’ordre et la conduite de qui ce lieu et ce temps a-t-il été destiné à moi ? (Id., Pens., I, 41.) — (Retz) étoit uni à lui par la parenté. (La Rochef., Mém., II, 110.) — (Le chevalier de Lorraine) voyant qu’il préféroit un petit secrétaire à lui, etc. (Sév., IV, 36.) — Il y a eu quelque petit intervalle d’humanité, durant lequel ils ont été (les saints) semblables à nous. (Balz., Lettr., V, 21.) — Celle (la partie de nous-même) qui connoît et qui aime Dieu, qui conséquemment est semblable à lui, etc. (Boss., Serm. pour la Toussaint, 1er nov. 1669, 3.)

Garnier est seul parmi les grammairiens à constater que l’usage se prononce pour : vous m’écrivez au lieu de : vous écrivez à moi.

B. Dans l’ancienne langue le pronom tonique de la 1re ou de la 2e pers. pouvait figurer comme sujet du verbe employé à un mode personnel, sans être rappelé par un pronom correspondant atone. Cela n’est admis aujourd’hui que pour le pronom de la 3e pers.[1].

Ex. : Nous qui étions naguère seigneurs de toutes ces terres que l’Hellespont baigne d’un côté, et l’Océan embrasse de l’autre, sommes aujourd’hui réduits à combattre non plus pour la gloire, mais pour la vie. (Vaugel., Q.-C., IV, 14.) — Moi qui écris ceci ai peut-être cette envie. (Pasc., Pens., I, 89.) — Moi par qui tu l’apprends t’en peux guérir. (Id., Pens., II, 31.) — Mais vous-même à ses vœux engageâtes ma foi. (Mol., Sgan., sc. 1, 44.) — Peut-être que moi qui existe, n’existe ainsi que par la force d’une nature universelle. (La Bruy., II, 253.)

  1. Tous étaient d’accord : lui hésitait.