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de telle sorte que les oiseaux en tombent tous morts, etc. (Balz., Lettr., III, 7.) — Vous êtes si bon, que vous en êtes injuste. (Id., Lettr., VI, 45.) — Cette prévoyance infinie... qui se jette si avant dans l’avenir, qu’elle en quitte le présent. (Id., De la cour, Disc., IV.) — Il s’attache de telle sorte aux nombres et aux mesures, qu’il en oublie tout le reste. (M., Diss. crit., VI, 2.) — Fais-en (de ma tête) un sacrifice à ce noble intérêt ; Le coup m’en sera doux. (Corn., Cid, III, 4, 936.) — Il y a force gens qui répètent trop souvent « monsieur » jusqu’à s’en rendre insupportables. (Vaugel., Rem., II, 332.) — Vous les entretenez de ces mêmes fables dans vos sermons, comme votre P. Crasset à Orléans, qui en a été interdit. (Pasc., Prov., XVII.) — J’en demeure d’accord ; mais la brigue est fâcheuse. — Non : j’ai résolu de n’en pas faire un pas. (Mol., Mis., I, 1, 191.) — Elle lui donne un coup si furieux, Qu’il en perd la clarté des cieux. (La Font., Fabl., XII, 14, 17.) — Après la pluie vient la pluie. Tous nos ouvriers en ont été dispersés ; Pilois en étoit retiré chez lui. (Sév., II, 250.) — Le roi a toujours la goutte et en est au lit. (Rac., Lettr., VII, p. 129.)

C. Chez tous les auteurs du xviie siècle on trouve le pronom en se rapportant, selon l’usage de l’ancienne langue, à des personnes et remplaçant un pronom personnel de la 1re ou de la 2e pers. avec de.

Ex. : Qui vous donne mauvaise opinion de moi, devant que d’en avoir fait aucune épreuve ? (Malh., II, 165.) — On ne distingue pas assez les choses qui dépendent entièrement de nous de celles qui n’en dépendent point. (Desc., Pass., 144.) — Quant à moi, mon père, il en faut juger autrement. (Pasc., Prov., XVII.) — Je suis ravi, Monsieur, que votre fille ait besoin de moi ; et je souhaiterois de tout mon cœur que vous en eussiez besoin aussi. (Mol., Méd. m. l., II, 2.) — Vous parloit-il de moi ? Que vous en a-t-il dit ? (La Font., Achille, I, 1, 33.) — Vous croirez bien, vous qui nous connaissez, que l’on ne s’en défait pas si aisément. (Maint., Corr., I, 336.) — Aussi devons-nous avoir une certaine confiance qui nous empêche de croire qu’on ne se parle à l’oreille que pour dire du mal de nous, ou que l’on ne rit que pour s’en moquer. (La Bruy., II, 36.) — Voyez donc combien j’espère de vous, ou plutôt comme je m’en confie. (Malh., II, 297.) — Il me parla de vous comme je veux qu’on en parle. (Balz., Lettr. à Chapel., V, 23.) — Je pense beaucoup à vous, j’en suis bien occupée. (Sév.,