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superbement courbés. Pendant que nous en sommes à ces détails, remarquons que leurs leviers très longs étaient, dans la plupart des cas, actionnés par une sorte de musculature composée de disques enfermés dans une gaine élastique. Si l’on faisait passer à travers ces disques un courant électrique, ils étaient polarisés étroitement et puissamment. De cette façon était atteint ce curieux parallélisme avec les mouvements animaux qui était chez eux si surprenant et si troublant pour l’observateur humain. Des muscles du même genre abondaient dans les membres de la machine que je vis en train de décharger le cylindre, lorsque je regardai la première fois par la fente. Elle semblait infiniment plus animée que les réels Marsiens, gisant plus loin en plein soleil, haletant, agitant vainement leurs tentacules et se remuant avec de pénibles efforts, après leur immense voyage à travers l’espace.

Tandis que j’observais encore leurs mouvements affaiblis et que je notais chaque étrange détail de leur forme, le vicaire me rappela soudain sa présence en me tirant violemment par le bras. Je tournai la tête pour voir une figure renfrognée et des lèvres silencieuses mais éloquentes. Il voulait aussi regarder par la fente devant laquelle on ne pouvait se mettre qu’un à la fois et je dus, tandis que le vicaire jouissait de ce privilège, interrompre pendant un moment mes observations.

Quand je revins à mon poste, l’active machine avait déjà assemblé plusieurs des pièces qu’elle avait retirées du cylindre et le nouvel appareil qu’elle construisait prenait une forme d’une ressemblance évidente avec la sienne ; vers le bas à gauche se voyait maintenant un petit mécanisme qui lançait des jets de vapeur verte en tournant autour du trou, fort occupé à régulariser l’ouverture, creusant, extrayant et entassant la terre avec méthode et discernement. C’était là la cause des battements réguliers et des chocs rythmiques qui avaient fait pendant longtemps trembler notre refuge. Tout en travaillant, il faisait entendre une sorte de sifflement incessant. Autant que je pus m’en rendre compte, la machine allait seule, sans être nullement dirigée par un Marsien.