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reçurent la mort sans aucun autre motif que d’assouvir la férocité de leurs conducteurs ; d’autres, les plus malheureux de tous, furent réservés pour être sacrifiés au milieu des plus affreuses tortures. Enfin à peine quelques-uns de ces infortunés parvinrent au fort où l’on devait les conduire ! Le général anglais essaya-t-il d’arrêter une pareille boucherie  ? non : il en fut témoin, et ne fit nul effort pour sauver la vie d’hommes ses semblables et chrétiens comme lui ! mais ce récit abominable n’est pas encore terminé.

Soixante blessés, la plupart officiers ou gens distingués, étaient parvenus a trouver un refuge chez quelques habitants de Frenchtown ; Proctor avait permis à deux de leurs chirurgiens d’aller les soigner, promettant de leur donner une garde pour les protéger, et de les faire conduire le lendemain matin, en traîneaux, à Malden. Mais, hélas ! par un rafinement de cruauté, il avait fait naître un espoir qu’il ne voulait pas réaliser. Il ne laissa aucun soldat à la garde des blessés ; et le jour suivant, au lieu des traîneaux qui devaient les porter en lieu de sûreté, ils virent arriver les Indiens qui, après avoir dépouillé et massacré la plus grande partie de nos malheureux compatriotes ; mirent