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ni subordination. Chacun prétendait suivre sa propre volonté, et rien de bon ne pouvait être espéré d’une telle multitude qu’aucun lien n’unissait.

À peine donc ces gens avaient-ils fait quatre jours de marche, qu’ils demandèrent hautement à retourner sur leurs pas  ; et un major, qu’il est inutile de nommer, eut l’impudence de s’approcher du général et de lui ordonner péremptoirement de faire retraite. Le bruit s’était répandu que les guides, ne connaissant pas bien le pays, avaient fait prendre une fausse direction. Enfin le feu ayant pris par hasard aux herbes qui, séchées par l’automne, étaient très inflammables, le vent propagea tellement l’incendie que ce ne fut qu’avec une peine infinie qu’on en préserva le camp : ce dernier événement mit le comble au découragement. Le lendemain matin, un conseil de guerre fut assemblé, et le général, voyant les mauvaises dispositions de l’armée, ou plutôt de la cohue qu’il commandait, proposa de marcher contre les villages indiens avec cinq cents hommes seulement, si ce nombre de gens de bonne volonté pouvait se trouver, et de renvoyer le reste au fort Harrison. Lorsque cette proposition fut faite aux troupes