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que l’avait été le capitaine Hull : comme lui, il eut à recevoir ces louanges nouvelles et précieuses que la conduite généreuse de nos marins leur mérita constamment, c’est-à-dire les louanges de leurs propres ennemis. En effet on rendit scrupuleusement aux officiers et matelots de la Macédonienne tout ce qui leur appartenait ; et la politesse, l’humanité présidèrent aux traitements qu’ils reçurent après leur capture.

Au milieu des scènes sanglantes que nous avons à retracer, il nous est bien doux de pouvoir quelquefois reposer l’attention du lecteur sur des actions qui font honneur au cœur humain. C’est donc avec empressement que nous rappelons le fait suivant, qui met dans tout son jour les sentiments de bienfaisance dont étaient animés les matelots de notre victorieuse frégate. Le charpentier des États-Unis, tué dans le combat contre la Macédonienne, laissait trois enfants en bas âge qui n’avaient pour soutien que leur mère, femme de mauvaises mœurs et incapable de remplir les devoirs que la nature lui imposait : nos matelots le surent ; aussitôt, d’un mouvement général et spontané, ils se cotisèrent entre eux, et réunirent 800 dollars qu’ils confièrent à des mains sûres