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CALLIOPE, LIVRE IX.

ouï dire, dix ans après cette bataille, à la prière de ceux d’Égine, par Cléadas de la ville de Platées, fils d’Autodicus, leur hôte.

LXXXV. Dès que les Grecs eurent rendu, à Platées, les derniers devoirs aux morts, ils résolurent après une mûre délibération, de marcher contre Thèbes, et d’en sommer les habitants de leur livrer ceux d’entre eux qui avaient pris les intérêts des Perses, spécialement Timégénidas et Attaginus, chefs de ce parti, et de leur signifier que, si on ne les leur remettait pas, on ne lèverait point le siége qu’on eût détruit la place. Cette résolution prise, ils arrivèrent devant la ville le onzième jour après la bataille, et en formèrent le siége. Ils firent aussitôt sommer les Thébains de leur livrer ceux dont on vient de parler ; et, sur leur refus, on fit le dégât sur leurs terres, et on se mit à battre les murailles.

LXXXVI. Comme les ravages ne cessaient point, le vingtième jour Timégénidas dit aux Thébains : « Thébains, puisque les Grecs ont résolu de ne point lever le siége de cette place qu’ils ne l’aient détruite, ou que vous ne nous ayez remis entre leurs mains, que la Béotie ne soit pas, pour l’amour de nous, plus longtemps accablée de maux. Si la demande de nos personnes est un prétexte pour exiger de l’argent, il faut leur en donner du trésor public, puisque nous ne sommes pas les seuls qui nous soyons déclarés pour les Perses, et que nous l’avons fait conjointement avec la république. Mais, s’ils n’assiégent Thèbes que pour nous avoir en leur puissance, nous nous présenterons devant eux pour y plaider notre cause. » Ce discours ayant paru juste et fort à propos, les Thébains envoyèrent sur-le-champ dire à Pausanias, par un héraut, qu’ils étaient dans l’intention de lui livrer ceux qu’il demandait.

LXXXVII. Cette convention faite, Attaginus prit la faute ; mais ses enfants ayant été amenés à Pausanias, ce prince les renvoya absous, disant qu’à cet âge ils ne pouvaient avoir eu aucune part au crime de ceux qui avaient épousé les intérêts des Perses. Quant aux autres que les Thébains remirent au général lacédémonien, ils croyaient qu’il leur