Page:Hérodote - Histoire, trad. Larcher, tome 2, 1850.djvu/103

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
104
HISTOIRE D’HÉRODOTE.

Les Hyrcaniens avaient aussi la même armure que les Perses, et reconnaissaient pour général Mégapane, qui eut depuis le gouvernement de Babylone.

LXIII. Les Assyriens avaient des casques d’airain tissus et entrelacés d’une façon extraordinaire et difficile à décrire. Leurs boucliers, leurs javelots et leurs poignards ressemblaient à peu près à ceux des Égyptiens. Outre cela, ils portaient des massues de bois hérissées de nœuds de fer et des cuirasses de lin[1]. Les Grecs leur donnaient le nom de Syriens, et les Barbares celui d’Assyriens. Les Chaldéens faisaient corps avec eux. Les uns et les autres étaient commandés par Otaspès, fils d’Artachée.

LXIV. Le casque des Bactriens approchait beaucoup de celui des Mèdes. Leurs arcs étaient de canne, à la mode de leur pays, et leurs dards fort courts. Les Saces, qui sont Scythes, avaient des bonnets foulés et terminés en pointe droite, des hauts-de-chausses, des arcs à la mode de leur pays, des poignards, et outre cela des haches appelées sagaris[2]. Quoique Scythes Amyrgiens, on leur donnait le nom de Saces ; car c’est ainsi que les Perses appellent tous les Scythes. Hystaspes, fils de Darius et d’Atosse, fille de Cyrus, commandait les Bactriens et les Saces.

LXV. Les Indiens portaient des habits de coton, des arcs de canne, et des flèches aussi de canne armées d’une pointe de fer. Ces peuples ainsi équipés servaient sous Pharnazathrès, fils d’Artabates. Les arcs des Ariens ressemblaient à ceux des Mèdes, et le reste de leur armure à celle des Bactriens. Ils étaient commandés par Sisamnès, fils d’Hydarnes.

LXVI. Les Parthes, les Chorasmiens, les Sogdiens, les Gandariens et les Dadices étaient armés comme les Bactriens. Artabaze, fils de Pharnaces, commandait les Parthes et les Chorasmiens ; Azanes, fils d’Artée, les Sogdiens,

  1. Le lin résiste au tranchant du fer : hi casses (nempè è lino) vel ferri aciem vincunt. Mais comment acquérait-il cette force ? On faisait macérer le lin dans du vin dur avec une certaine quantité de sel. On foulait et on collait jusqu’à dix-huit couches de ce lin les unes sur les autres, comme on fait le feutre. Il n’y avait point de trait qui pût percer une cuirasse faite de la sorte.
  2. Sagaris, sorte de hache particulière aux Amazones, qui coupait d’un côté seulement.