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TERPSICHORE, LIVRE V.

Lydie et en Phrygie, et l’on y rencontre vingt stathmes en quatre-vingt-quatorze parasanges et demie. Au sortir de la Phrygie, vous trouvez l’Halys, sur lequel il y a des portes, qu’il faut nécessairement passer pour traverser ce fleuve, et un fort considérable pour la sûreté de ce passage. Vous parcourez ensuite la Cappadoce jusqu’aux frontières de la Cilicie en vingt-huit journées, qui font cent quatre parasanges. Mais, sur cette frontière même, il faut passer deux défilés et deux forts, après quoi vous faites dans la Cilicie quinze parasanges et demie en trois journées. L’Euphrate, qu’on passe en bateaux, lui sert de bornes, et la sépare de l’Arménie. On fait en Arménie cinquante-six parasanges et demie, et l’on y rencontre quinze stathmes, et des troupes en chacun ; ce pays est arrosé par quatre fleuves navigables qu’il faut nécessairement traverser. Le premier est le Tigre ; le deuxième et le troisième ont le même nom, quoiqu’ils soient très-différents, et qu’ils ne sortent pas du même pays ; car le premier prend sa source en Arménie, et l’autre dans le pays des Matianiens. Le Gyndes, que Cyrus partagea en trois cent soixante canaux, est le quatrième. De l’Arménie on entre dans la Matiane, où l’on fait quatre journées. On traverse ensuite la Cissie en onze journées, qui font quarante-deux parasanges et demie, jusqu’au Choaspes, fleuve qu’on passe aussi en bateaux, et sur lequel est aussi la ville de Suses. De Sardes à Suses, il y a donc en tout cent onze journées ou stathmes.

LIII. Si la mesure du chemin royal par parasanges est exacte, et si l’on évalue la parasange à trente stades, comme en effet elle les vaut, il y a de Sardes au palais royal de Memnon[1] treize mille cinq cents stades, puisqu’on y compte quatre cent cinquante parasanges. À cent cinquante stades par jour, cette route est précisément de quatre-vingt-dix jours.

LIV. Aristagoras de Milet avait donc raison de dire à Cléomène, roi de Lacédémone, qu’il y avait trois mois de

  1. « On dit que cette ville (Suses) a été bâtîe par Tithon, père de Memnon. Elle a cent vingt stades de circonfèrence ; sa figure est oblongue, sa citadelle s’appelait Memnonium. » (Strabon, lib. xv.)