Page:Hérodote - Histoire, trad. Larcher, tome 1, 1850.djvu/402

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LIVRE CINQUIÈME.

TERPSICHORE.


Suite de l’histoire de Darius. — Athènes et Sparte. — Les Pisistratides. — Cléomène. — Les statues d’Égine. — Origine de l’inimitié des Athéniens et des Éginètes. — Cypsélus, tyran de Corinthe. — Hippias. — Prise de Sardes par les Ioniens et les Athéniens. — Darius lance une flèche contre le ciel, en demandant aux dieux de se venger des Athéniens. — Toutes les villes de l’Hellespont, de l’Ionie et de l’Éolie sont soumises par les Perses, etc.

I. Les Périnthiens n’ayant pas voulu se soumettre à Darius, les Perses que ce prince avait laissés en Europe, sous le commandement de Mégabyse, commencèrent la conquête de l’Hellespont par celle de ce peuple[1]. Les Pæoniens des bords du Strymon les avaient auparavant fort maltraités dans une guerre qu’ils leur avaient faite, sur la réponse d’un oracle. Cet oracle leur avait enjoint de marcher contre les Périnthiens, de les attaquer si, lorsque les deux armées seraient en présence l’une de l’autre, ceux-ci les provoquaient au combat en les appelant par leur nom, et de se tenir tranquilles s’ils ne le faisaient pas. Les Pæoniens obéirent. Les Périnthiens ayant assis leur camp devant la ville et vis-à-vis des Pæoniens, les défièrent à trois combats particuliers : l’un d’un homme contre un homme, le second d’un cheval contre un cheval, le troisième d’un chien contre un chien. Ils eurent le dessus dans les deux premiers combats, et, charmés de cet avantage,

  1. Les Périnthiens tiraient leur nom de Périnthe, qu’on appelait aussi Héraclée, ville de Thrace sur les bords de l’Hellespont.