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HISTOIRE D’HÉRODOTE.

tournèrent donc sur leurs pas, et tentèrent de rentrer dans la place ; mais les Cyrénéens se mirent en devoir de s’y opposer. Quoiqu’il ne se présentât personne pour combattre, les Perses furent néanmoins tellement effrayés, qu’ils se retirèrent précipitamment à soixante stades de là, et y posèrent leur camp. Tandis qu’ils y campaient, il leur vint un courrier de la part d’Aryandès, qui les rappelait : ils eurent alors recours aux Cyrénéens, et les prièrent de leur donner des vivres. Les Cyrénéens leur en ayant accordé, ils reprirent la route d’Égypte. Mais tant qu’ils furent en marche, et jusqu’à leur arrivée en Égypte, les Libyens ne cessèrent de les harceler pour enlever leurs habits et leurs bagages, tuant tous les traîneurs et tous ceux qui s’écartaient du gros de l’armée.

CCIV. Cette armée des Perses ne pénétra pas plus avant en Libye que le pays des Évespérides. Quant à ceux d’entre les Barcéens que les Perses avaient réduits en servitude, on les envoya d’Égypte au roi Darius. Ce prince leur donna des terres dans la Bactriane, avec une bourgade qui subsiste encore maintenant, et à laquelle ils donnèrent le nom de Barcé.

CCV. Phérétime fit une fin malheureuse. À peine fut-elle de retour de Libye en Égypte, après s’être vengée des Barcéens, qu’elle périt misérablement, dévorée par les vers dont son corps fourmilla : tant il est vrai que les dieux haïssent et châtient ceux qui portent trop loin leur ressentiment. Telle fut la vengeance que Phérétime, femme de Battus, exerça contre les Barcéens.


FIN DU QUATRIÈME LIVRE.