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laisserons pas les femmes prendre en haine les principes sacrés du Droit humain, parce qu’il vous plaît de les subordonner à vos petites passions, à vos mesquins égoïsmes, à vos vieux préjugés d’éducation.

Nous séparons de vous la Révolution.

Nous protestons contre vos doctrines Moyen Age.

Nous, femmes du Progrès, nous voulons réagir contre le monde social et moral que votre incurie a laissé s’organiser : car nous avons honte de cette génération d’avortons égoïstes qui a perdu le sens des grandes et nobles choses.

Nous avons honte de ces fils qui font orgie sur la tombe de leurs pères et outragent leurs grandes ombres éplorées de leur rire incrédule et cynique.

Nous avons honte de cette masculinité décrépite qui conduit la France, notre France, au cercueil entre l’armée du coffre-fort et une procession de courtisanes.

Nous ne voulons pas que nos fils la continuent.

Nous ne voulons pas que nos filles soient des éléments de dissolution.

Nos pères ont promis la liberté au monde : vous, Messieurs, qui niez le droit de la moitié de l’humanité, n’êtes pas propres à dégager leur promesse. Place donc à la femme, afin que, délivrée de ses honteux liens, elle mette la paix où vous mettez la guerre, l’équité où vous mettez le privilège.

Vous n’avez plus de Morale, plus d’idéal : place, place à la femme. Messieurs, afin qu’elle vous redonne l’un et l’autre.

FIN.