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génie de notre race qui dit : respect à la dignité de la femme, place pour elle dans la Cité, dans l’État, dans le Sacerdoce, et le vieux génie étranger qui nous exclut et nous dégrade.

Vous avez à choisir, et il faut vous décider, pour que le monde moderne n’avorte pas en bouton.

N’employez donc plus votre redoutable influence contre le Progrès et vos intérêts les plus chers.

N’élevez-donc plus vos fils et vos filles dans la haine ou l’indifférence des institutions que nous ont conquises nos pères au prix de tant de sang, de larmes et de douleurs.

Ah ! vous seriez bien coupables, si vous saviez ce que vous faites ! Mais, hélas ! Des servantes, des meubles de luxe, des esclaves : Voilà ce qu’on s’efforce incessamment de faire de vous ; et vous abaissez à votre tour le cœur et la moralité de l’autre sexe qui ne comprend pas que, sans vous, on ne peut rien fonder, rien maintenir.

Quand donc ouvrira-t-on les yeux !

Messieurs les prétendus progressistes, un dernier mot. L’Église attire la femme, la rapproche de l’autel, la divinise en Marie ; un des siens va même jusqu’à réclamer pour elle le droit politique.

Vous, que faites-vous ? Vous reprenez contre nous le langage que tenait autrefois l’Église, et dont elle voudrait peut-être bien ne s’être jamais servie. Prétendez-vous donc construire l’avenir avec les ruines du passé ? Vous faites tant de maladroits efforts pour nous livrer aux inspirations de ce qui en reste, qu’en vérité nous serions tentées de le croire.

Mais nous ne vous laisserons pas faire, Messieurs ; nous ne