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qu’eux et ont un plus grand nombre de facultés ; vous ne pourriez donc, sans contradiction, leur enseigner que ce qui persistera en elles sera d’autant plus parfait qu’il sera plus simple.

Toutes leurs études leur auront démontré que l’humanité progressive, s’est élevée et s’élève incessamment de l’animalité et du mal vers l’humanité et le bien ; qu’elle est l’auteur de sa justice, de sa vertu, aussi bien que de ses sciences, de ses arts, de son industrie, vous ne pourriez leur enseigner, sans contradiction, que cette humanité est déchue, incapable de rien par elle-même et reçoit d’en haut la Justice.

Elles sauront qu’avec la pratique du bien, notre tâche ici bas est la culture du globe, les créations scientifiques, industrielles et artistiques ; le perfectionnement de la société et des lois, afin de créer, pour tous, la plus grande somme de bien-être et de liberté, vous ne pourriez donc leur enseigner, sans contradiction, que la terre est une vallée de larmes dont elles doivent se détourner avec horreur ; que le monde ou la société est haïssable ; qu’il faut le mépriser et le fuir, et que la science, qui est le certain, doit être subordonnée au dogme, qui n’est que l’hypothèse.

Elles seront convaincues que le travail est notre gloire ; que c’est par lui que nous remplissons notre destinée, et que nous nous rendons semblables aux puissances qui régissent l’univers ; que plus l’être est parfait, plus il travaille ; vous ne pourriez donc, sans contradiction, leur enseigner que le travail est un châtiment, une marque de dégradation.

Elles seront assez développées sous le rapport de la Justice, pour savoir que toute faute est personnelle, que toute punition