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IV

INSTITUT.


Nous réclamons le doublement des lycées, des écoles spéciales : mais la routine est si tenace, les préjugés si grands, qu’il se passera bien du temps, peut-être, avant qu’on ait fait droit à nos légitimes réclamations ; il faut donc nous passer des hommes jusqu’à ce qu’ils aient honte de leur injustice et de leur déraison.

Comment nous y prendrons-nous en ce qui touche l’instruction ?

Nous n’avons qu’une chose à faire ; c’est de fonder un Institut polytechnique pour cultiver les vocations dites exceptionnelles, et former des institutrices d’après les principes modernes.

À cette proposition, plusieurs objections sont faites. Pourquoi, dira-t-on, cultiver chez les femmes des spécialités qui ne peuvent être des professions pour elles ? Vous les exposez à des déboires, à des souffrances. Nous pourrions répondre ; épouse d’un astronome , la mathématicienne partagera ses travaux ; La chimiste, épouse d’un chimiste, lui aidera ; épouse d’un manufacturier, elle lui rendra de grands services.

La physicienne, la mécanicienne, la femme médecin, etc., épouseront de préférence le physicien, le mécanicien, le médecin, et le travail commun donnera des résultats supérieurs.

Nous pourrions encore répondre que la femme dispensée du travail par la richesse ou l’aisance, a toujours du temps de reste ;