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Parce que la femme a le droit, comme l’homme, de cultiver son intelligence, et d’acquérir les connaissances que donne l’État ;

Parce qu’enfin, payant sa part des frais de l’éducation nationale, c’est un vol qu’on lui fait, que de lui interdire d’y participer.

L’auteur. Pourquoi la femme doit-elle être admise dans les académies, les écoles professionnelles ?

La jeune femme. Parce que la Société, n’ayant le droit de nier aucune aptitude chez aucun de ses membres, n’a conséquemment pas le droit d’empêcher celui qui prétend les posséder de les cultiver, ni de lui fermer les trésors de science et de pratique dont elle dispose ;

Parce qu’il y a des femmes nées chimistes, médecins, mathématiciennes, etc. ; et que ces femmes ont le droit de trouver dans les institutions sociales les mêmes ressources que les hommes pour la culture de leurs aptitudes ;

Parce qu’il y a des professions exercées par les femmes qui ont besoin des enseignements qu’on leur interdit.

L’auteur. Pourquoi toutes les carrières doivent-elles être accessibles aux femmes ?

La jeune femme. Parce que la femme est une créature libre, dont on n’a le droit ni de contester ni de gêner la vocation ;

Parce qu’elle n’entrera pas plus que l’homme dans les carrières que lui interdisent son tempérament, son défaut d’aptitude et de temps ; qu’il est donc tout aussi inutile de les lui interdire qu’on ne le fait à certains hommes.