Page:Héricourt - La Femme affranchie.djvu/155

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et polyandriques ; quand elle prit le plaisir pour but, la tyrannie se montra. Bien de plus naturel : l’homme n’enchaîne que celui qui s’est enchaîné lui même sous le joug de l’instinct bestial : celui qui sait se gouverner, n’obéit pas à l’homme : il ne s’incline que devant la loi, lorsqu’elle est l’expression de la Raison.

Rappelle-toi, mon fils, qu’on n’est puissant que par la chasteté : c’est seulement alors qu’on peut produire de grandes choses dans la science, l’art, l’industrie ; c’est seulement alors qu’on peut pratiquer la Justice, être digne de la liberté. En dehors de la chasteté, il n’y a que dégradation, injustice, impuissance, esclavage ; et toute nation qui l’abandonne tombe des bras du despotisme dans la tombe.

Ne te laisse donc pas ébranler par les sophismes modernes ; aie toujours devant ta pensée tes obligations de créature morale et libre, tes devoirs de membre de l’humanité ; soumets tout en toi à la Raison, à la Justice, au sentiment de ta dignité et vis en homme, non pas en brute.