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même d’apprécier, soit la qualité des marchandises, soit l’écart de cuisson, soit l’écart produit par l’évaporation naturelle que subit le pain avec le temps ; en un mot, toutes les conditions du pain, et de discuter le prix.

Mais il est à remarquer que le boulanger a le plus grand intérêt à ce que la pâte soit régulièrement pesée, pour qu’il puisse se rendre compte de la quantité de la marchandise employée et de la quantité de la marchandise produite.

Les écarts seront donc compensés par la différence de poids ou par la différence de qualité.

Dans ces conditions, la surveillance pour la fidélité du débit pourrait s’exercer tout aussi facilement que pour les autres denrées.

C’est ici l’occasion de bien établir ce que signifie la fidélité du débit. Le débit est fidèle chaque fois que la marchandise est livrée au consommateur dans les conditions convenues entre lui et le fournisseur. Évidemment là, il n’y a pas de tromperie. Et c’est la tromperie que l’on veut atteindre par la surveillance pour la fidélité du débit.

L’arrêté municipal prend le poids du pain exclusivement pour base de la fidélité du débit. Rien n’est plus impossible que cela. Car, comment peut-on assujettir les pains à une uniformité de cuisson et de poids ? Et, comment veut-on encore qu’un pain résiste à l’évaporation et conserve son poids ? C’est matériellement impossible.

Au contraire, avec la réforme que je propose, la fidélité du débit serait surveillée d’une manière rationnelle et équitable pour le pain, comme elle l’est pour toutes les autres denrées.

On voit donc très-positivement tout d’abord, que si l’arrêté municipal était retiré, le boulanger pourrait immédiatement, sans changer ni la quantité ni la qualité de son pain, le vendre 6 % meilleur marché à un très-grand nombre de consommateurs.

Je pense que cela vaut bien la peine d’être pris en considération.

D’un autre côté, on permettrait au boulanger d’exercer sa profession d’une manière rationnelle et équitable, et on lui donnerait la sécurité qui résulte des règles du