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PUGILISTE

maison et aller dormir dans un hangar voisin sur de vieux sacs disposés dans une voiture à bras. Les meilleures semaines étaient celles où le chiffre de sa paye permettait à leur ennemi de ne quitter le public-house voisin qu’ivre-mort et par conséquent incapable de leur nuire.

Cela durait du samedi soir au lundi toutes les semaines. Quarante-huit heures de beuverie et de coups : les parents rentraient à minuit en titubant, parfois tendrement enlacés et chantant à tue-tête : « Let’s all go down the Strand !  » ou quelque autre refrain du moment ; parfois, le plus souvent, ne faisant que continuer dans l’escalier et dans leur chambre une querelle commencée dehors, qui finissait invariablement en bataille sauvage : coups de pied faisant un horrible bruit mat sur la chair ; ustensiles de ménage ou bouteilles transformées en massues ; clameurs aiguës de femme qu’on assomme où jurons forcenés d’un homme que des doigts ivres cherchent à éborgner.

Le mardi matin il ne restait plus que