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PUGILISTE

au nègre, mais je ne sais pas encore quoi ! »

Pendant tout le quatorzième round Sam Langdon se protégea les côtes avec un soin si visible que de toutes parts des cris s’élevèrent :

« Au corps, Malone… frappez au corps… vous lui avez fait mal ! »

Du bout des doigts au coude, le bras droit de Battling Malone n’était qu’une agonie ; mais sous le coup d’éperon des clameurs qui arrivaient jusqu’à lui et de la clameur plus forte de son grand cœur sauvage, il chercha et trouva dix fois le torse du nègre, achevant joyeusement de faire de son poing une loque. Et tout à coup il s’aperçut que Sam Langdon ne frappait plus.

Le masque de gorille avait curieusement changé, perdant son expression maligne et brutale : les lèvres épaisses s’ouvraient dans une grimace pitoyable, et sous l’os frontal proéminent les yeux du noir étaient devenus ceux d’un enfant qui a du mal.