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PUGILISTE

pouvait lui servir. Quand Sam Langdon s’avança vers lui il se souvint aussi des conseils que l’entraîneur lui avait donnés autrefois ; il trébucha quelques secondes le long des cordes, simulant le vertige, et quand le corps noir fut à bonne portée il ferma les mâchoires comme un étau et frappa à l’estomac de toute sa force.

Une rumeur monta dans la salle, et des cris. Il ne les entendit pas parce que le choc de ses phalanges cassées sur le torse du nègre lui avait secoué les nerfs d’une souffrance d’agonie qui l’empêchait de percevoir aucune autre sensation ; mais il se rendit compte d’une chose, qui était que sa main estropiée, refermée, formait maintenant sous la double cuirasse des bandelettes serrées et du gant un bloc assez dur pour défoncer et meurtrir.

Il était à la fois enragé de douleur, et lucide. Sam Langdon attaqua : il l’arrêta à moitié d’un direct du gauche, bloqua un second coup, et une fois de plus se raidit et envoya à toute volée son poing cassé heurter le torse noir. Après cela