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BATTLING MALONE

aucun éloge. Étourdi et chancelant, la tête vide, il ne pensait pas au courage, lui : il voulait tout simplement se relever pour rosser ce nègre.

Quand la minute de repos fut enfin venue, Andy Clarkson épongea avec une délicatesse de femme le masque tuméfié et les sourcils fendus de son élève, ses lèvres noires d’où un mince filet de sang sortait comme un ver ; son torse où la saillie des muscles et l’enflure des chairs meurtries commençaient à se confondre. Et il lui demanda très doucement, comme une mère parlant à son enfant qui s’est fait mal :

« Votre main droite… Elle ne peut plus vous servir, garçon ?… Plus du tout ? »

Pat ne comprit pas ce qu’on lui demandait ; mais entendit vaguement les mots : « main droite », et tendit cette main. L’entraîneur la palpa un instant à travers le gant, cherchant à discerner les os cassés et ceux qui tenaient encore ; puis tout à coup il l’empoigna plus fort et ploya les doigts. Pat poussa un rugissement de