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PUGILISTE

et il avait encore une autre supériorité : l’expérience du combat, l’expérience acquise dans deux cents batailles livrées à des hommes de toutes races, de tous pays et de toutes tailles.

Il n’avait eu pour l’aider aucun hasard heureux, lui, aucun concours de circonstances, aucune protection ; de la case paternelle, sur une plantation de coton de Géorgie, au ring où il comptait gagner ce soir-là deux mille livres sterling, ç’avait été une longue trouée : un chemin que sa force et sa ruse et l’endurance de sa charpente lui avaient ouvert à travers une foule de deux cents combattants noirs et blancs. De sorte qu’il se rua à sa nouvelle tâche, implacable et pourtant froid, en homme qui connaît le résultat d’avance.

Quant à Pat… Au coup de gong annonçant le commencement du premier round, il s’était levé d’un saut et avait chargé selon sa tactique ordinaire, le front bas, les poings à la hauteur de la poitrine et prêts à tout instant à lancer les coups