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PUGILISTE

Mais cette visite ne sembla pas à Pat Malone aussi importante qu’elle eût pu lui sembler à un autre moment. Tous les menus faits de son existence journalière étaient devenus machinaux, presque inconscients ; ils étaient noyés dans la grande vague ardente qui l’emportait au combat. C’était là l’effet d’une préparation physique bien réglée et aussi de l’atmosphère qu’il sentait autour de lui.

Les articles de journaux qu’on lui lisait le matin, les visites incessantes de sportsmen venus de Londres, les mines même de ses compagnons d’entraînement — tout lui donnait l’impression que ses visions confuses d’autrefois s’étaient réalisées, et que Britannia en personne épiait ses mouvements et comptait sur lui.

Le grand jour venu, la limousine de Lord Westmount l’emporta de bonne heure vers Londres. À trois heures de l’après-midi le pesage eut lieu, simple formalité pour lui, puisque le poids fixé était celui dicté par le nègre, de plusieurs livres supérieur au sien. Mais il vit là pour la