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BATTLING MALONE

glais de haut style — les aristocrates de la domesticité — glissaient d’un bout à l’autre de la pièce sans plus de mouvements apparents que les silhouettes qui défilent au fond d’un tir. Ils se penchaient au-dessus des tables, obséquieux avec parfois quelques mots à voix basse :

« Un Scotch and Soda, my lord ? Un Black and White ; très bien !

« Le claret ordinaire et une côtelette peu cuite ? Certainement ».

Les buveurs et soupeurs, tous gens de bonne compagnie, ne parlaient entre eux qu’à voix assourdie, de sorte que cette vaste salle, pourtant pleine de monde, laissait une impression de calme recueilli, presque de tristesse. Et cette impression n’eût pas été absolument fausse, car c’était de la mélancolie et un peu d’irritation, sinon une vraie tristesse, qui régnaient dans les cœurs de tous ces gentlemen assemblés.

Cette soirée pugilistique, la plus importante de l’année dans ce club qui restait le temple consacré du noble art