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PUGILISTE

Assis face à la route devant ses deux compagnons, qui occupaient la banquette du fond, Pat Malone ne pouvait détacher ses regards d’un porte-fleurs fixé à la paroi, où deux roses trempaient dans un peu d’eau. Il sentait autour de lui cette atmosphère d’une voiture de femme élégante, qui est un peu une atmosphère de boudoir ; une bouffée de parfum arriva jusqu’à lui et lui fit monter le sang aux tempes. Lorsque la voiture, parvenue au faîte, s’arrêta, il sauta à terre avec une sorte de soulagement, un peu étourdi.

Derrière lui Lady Hailsham descendit lentement, souriant encore du sourire énigmatique qui s’était formé sur ses lèvres pendant la montée, pendant que ses yeux erraient sur la carrure démesurée du pugiliste, ces vastes épaules musculeuses qui remplissaient la voiture plus qu’à moitié.

Dès qu’ils furent à terre, le vent les frappa en pleine poitrine, un vent qui venait du large, fort et continu. Et comme ils étaient tous trois d’une race saine et