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des ci-devant patriotes qui avoient l'air de seigner du nez et de vouloir tourner casaque, je les ai daubé comme les aristocrates. Quand j'ai vu Chabot, que j'aimois autrefois comme mes petits boyeaux lorsqu'il étoit un des plus fermes soutiens de la Sans-Culotterie ; quand je l'ai vu, bras dessus, bras dessous, avec le s plus fieffés garnemens de l'ancien régime, et cajolé par tontes les muscadines, d'abord je me suis mis tout bas en colère contre lui. Est-ce que tu voudrois aussi nous faire faux-bon, lui ai-je dit ; prends y garde, foutre ; car, comme dit le proverbe, dis-moi que tu hantes, je te dirai qui tu es. Il s'est foutu de mes avertissemens et du quand dira-t-on, et pour s'achever de peindre, il s'est marié à qui, à je ne sais quelle bohémienne qui est tombée amoureuse de lui, dit-il, sans l'avoir vu. Et quelle est cette bohémienne encore ? c'est la fille d'un avanturier, faisant une poussière de prince à la cour de Vienne, et dont l'impératrice, mère de la louve que nous avons raccourcie, a tenu tous les enfans sur les fonds de baptême. En voyant un mariage aussi biscornu, n'y avoit-il pas de quoi se débaptiser soi-même ? N'est-ce pas un crime à un sans-culotte français d'épouser