Parmi les libres-penseurs eux-mêmes, il en est qui croient la femme vouée par la nature de son esprit à la superstition et au mythe. L’incapacité philosophique de la femme est-elle mieux démontrée que celle de l’enfant, à qui on la compare si volontiers ?
Nous n’avons pas à examiner si les facultés de la femme sont ou ne sont pas inférieures à celles de l’homme[1]. Nous
- ↑ En règle générale, dit Darwin, l’homme va plus loin que la femme,
qu’il s’agisse de méditation profonde, de raison ou d’imagination, ou tout
simplement de l’usage des sens ou même des mains. D’après certaines statistiques,
il paraît que le cerveau féminin moderne est resté presque stationnaire,
tandis que le crâne de l’homme s’est développé dans de notables
proportions. Le cerveau d’une parisienne n’est pas plus grand que celui
d’une chinoise, et elle a sur celle-ci le désavantage de posséder un pied
moins petit.
En admettant ces faits, on n’en peut pas inférer immédiatement une incapacité congénitale, car la manière dont les femmes ont été toujours traitées par l’homme et l’éducation qu’elles ont reçue ont dû laisser des résultats capables de devenir héréditaires. L’instruction des femmes a été de tout temps en retard sur celle des hommes, et leur esprit, peut-être naturellement moins scientifique, n’a jamais été développé par le contact direct avec