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l’art au point de vue sociologique.

3. Ont-elles donc tant d’avantages sur moi ? les cygnes sont moins blancs que les lilles des Gaules.

4. Nos yeux ont la couleur et l’éclat du ciel ; Nos clieveux sont si beaux que tes Romaines nous les empruntent pour en ombrager leurs tètes.

5. Mais le feuillage n’a de grâce, que sur la cime de l’arbre où il est né,

6. Vois-tu la chevelure que je porte ? Eh bien, si j’avais voulu la céder, elle serait maintenant sur le front de l’impératrice. C’est mon diadème, et je l’ai gardé pour toi. »

7. Je pris les mains de celte infortunée entre les deux miennes t je les serrai tendrement.

Rapprochons de ce qui précède la mort de Velléda :

1. Aussitôt elle porte à sa gorge l’instrument sacré : le sang jaillit.

2. Comme une moissonneuse qui a fini son ouvrage, et qui s’endort fatiguée au bout du sillon, Velléda s’alfaisse sur le char ;

3. La faucille d’or échappe à sa main défaillante ; Et sa tête se penche doucement sur son épaule.

Victor Hugo [Le jardin du couvent du Petit-Picpus) :

1. Les jeunes filles folâtraient sous l’œil des religieuses ; Le regard de l’impeccabilité ne gène pas l’innocence.

2. Les voiles de loin surveillaient les rires ; les ombres guettaient les rayons. Mais qu’importe ? on rayonnait et on riait [1].

Autre exemple :

1. La misère, presque toujours marâtre, est quelquefois mère ; le dénûment enfante la puissance d’âme et d’esprit ;

2. La détresse est nourrice de la fierté ; le malheur est un bon lait pour les magnanimes [2].

Flaubert [Salammbô] :

Une curiosité indomptable l’entraîna ; et comme un enfant qui porte la main sur un fruit inconnu, tout en tremblant, du bout de son doigt, il la toucha légèrement sur le haut de la poitrine.

  1. Les Miserables.
  2. Ibid., tome V, p. 267.