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le rythme.
- 5. Hélas ! on ne parle que de passer le temps ! Le temps passe, en eiret,
et nous passons avec lui.
Rousseau, à son tour, parle en versets ; c’est un Jérémie orgueilleux et un Isaïe fanfaron.
- 1. Je forme une entreprise qui n’eut jamais d’exemple, et qui n’aura point d’imitateur.
- 2. Je veux montrer à mes semblables un homme dans toute la vérité de la nature ; et cet homme, ce sera moi. Moi seul.
- 3. Je sens mon cœur, et je connais les hommes.
- 4. Je ne suis fait comme aucun de ceux que j’ai vus ; j’ose croire n’être fait comme aucun de ceux qui existent. Si je ne vaux pas mieux, au moins je suis autre.
- 5. Si la nature a bien ou mal fait de briser le moule dans lequel elle m’a jeté, c’est ce dont on ne peut juger qu’après m’avoir lu.
- 6. Que la trompette du jugement dernier sonne quand elle voudra, je viendrai, ce livre à la main, me présenter devant le souverain juge.
- 7. Je dirai hautement : voilà ce que j’ai fait, ce que j’ai pensé, ce que je fus.
- 8. J’ai dit le bien et le mal avec la même franchise.
- Je n’ai rien tu de mauvais, rien ajouté de bon.
- 9. Et s’il m’est arrivé d’employer quelque ornement indifférent,
- ce n’a j’amais été que pour remplir un vide occasionné par mon défaut de mémoire.
- 10. J’ai pu supposer vrai ce que je savais avoir pu l’être,
- jamais ce que je savais être faux.
- 11. Je me suis montré tel que je fus ; méprisable et vil quand je l’ai été, bon, généreux, sublime, quand je l’ai été.
- 12. J’ai dévoilé mon intérieur
- tel que tu l’as vu toi-même, être éternel.
- 13. Rassemble autour de moi l’innombrable foule de mes semblables ;
- Qu’ils écoutent mes confessions, qu’ils gémissent de mes indignités, qu’ils rougissent de mes misères,
- 14. Que chacun d’eux découvre à son tour son cœur au pied de ton trône avec la même sincérité ;
- Et puis qu’un seul te dise, s’il l’ose : je fus meilleur que cet homme-là.
Voici maintenant des versets de Chateaubriand :
- 1. Bientôt, cherchant à lire dans mes yeux,
- comme pour pénétrer mes secrets :
- 2. « Oh ! oui, c’est cela, les Romaines auront épuisé ton cœur !
- tu les auras trop aimées.