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APPENDICE.

Le docteur Landa repousse énergiquement ces réserves surannées, et nos lecteurs nous sauront gré de lui céder quelques instants la parole. Nous le faisons avec d’autant moins de scrupule que son livre est écrit en espagnol, et par cela même probablement peu connu de ce côté-ci des Pyrénées.

« Nous ne pouvons, dit le docteur Landa après avoir cité la phrase de Martens, nous ne pouvons nous empêcher de voir dans cette casuistique une déviation inutile de la règle ; déviation qui affaiblit la foi en sa justice, en raison même du nombre des exceptions.

« En effet, le premier cas est, selon l’explication de Vattel, celui où nous avons la certitude que les prisonniers vont conspirer contre nous si nous les laissons vivre, et où leur mort est le seul moyen que nous ayons de les en empêcher. Or, il est bien difficile de comprendre que cette situation puisse se présenter. En admettant que quelques ennemis se laissent faire prisonniers dans l’intention de s’emparer de la forteresse ou du vaisseau où ils seront renfermés, le vainqueur n’aura pas la certitude de leur coupable dessein, et, dans ce cas, il ne pourra pas les traiter en criminels ; ou bien il le connaîtra, et alors il devra se mettre en