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d’orchestre battait la mesure avec sa semelle de fer ! Ils sont finis les grands enthousiasmes ! C’est le tour maintenant des gladiateurs, des bossus et des farceurs ! Clio violée a servi les politiques, la Muse des festins s’engraisse de mets vulgaires, on a fait des livres sans s’inquiéter des phrases ! Pour les médiocres existences il a fallu de grêles édifices, et des costumes étroits pour les fonctions serviles. Le marchand, le goujat et la prostituée, avec l’argent de leur commerce, ont payé les beaux-arts, et l’atelier de l’artiste, comme le réceptacle de toutes les prostitutions intellectuelles, s’est ouvert pour recevoir la foule, se plier à ses commodités et la divertir !

Art des temps antiques, au feuillage toujours jeune, qui pompais ta sève dans les entrailles de la terre et balançais dans un ciel bleu ta cime pyramidale, toi dont l’écorce était rude, les rameaux nombreux, l’ombrage immense et qui désaltérais les peuples d’élection avec des fruits vermeils arrachés par les forts ! une nuée de hannetons s’est abattue sur tes feuilles ; on t’a fendu en morceaux, on t’a scié en planches, on t’a réduit en poudre, et ce qui reste de ta verdure est brouté par les ânes !

Les Muses s’en vont et
vénus
arrive toute nue, et regardant, de côté et d’autre, avec inquiétude. Elle pousse un cri d’effroi, en apercevant la Luxure.

Grâce ! va-t’en ! laisse-moi ! Tes baisers ont fait pâlir mes belles couleurs ! J’étais libre autrefois, j’étais pure, les océans frissonnaient d’amour au contact de mes talons ! Baigneuse insaisissable, je nageais dans l’éther bleu, où ma ceinture, que se disputaient les zéphirs, resplendissait, toute large et magnifique, comme un arc-en-ciel tombé de l’Olympe. J’étais la Beauté ! J’étais la Forme ! je tressaillais sur le monde engourdi, et la matière, se séchant à mon regard, s’affermissait de soi-même en contours précis. L’artiste plein d’angoisse m’invoquait dans son travail, le jeune homme dans son désir, et les femmes dans le rêve de leur maternité. C’est toi, c’est toi, ô Besoin immonde, qui m’as déshonorée !

la mort.

Passe, belle Vénus ! Tu te purifieras dans mes étreintes.

On entend quelqu’un qui sanglote.