Cela est difficile, en effet, de se faire aimer, après un père comme Philippe le Bon.
Avez-vous vu, compère Cousinot, comme son cheval avait les sabots luisants, le jarret raide, et comme il renversait avec sa croupe le populaire qui l’entourait ?
Mort Dieu ! oui, je l’ai vu, et ses archers avec leurs arbalètes tendues ; mais je vous jure que nous plierons toutes ces armures dans nos mains. Ah ! les nobles ! voyez-vous, je les hais jusqu’aux ongles ; ils nous frappent sans cesse avec leurs épées, nous renversent avec le poitrail de leurs chevaux, et nous autres, nous sommes nus et sans armes ; ils sont forts, eux. Oui, je les hais (le cabaretier apporte une table, deux tabourets, deux gobelets), encore une fois, autant que j’adore le vin de Beaune.
Scène II
Voilà, mes maîtres ! c’est du meilleur que vous ayez bu de votre vie.
Eh bien ? brave homme, que dites-vous du Duc ?
Hum ! ce qu’en dit tout le monde.
Et qu’en dit-il ?
Que sais-je ?