Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/473

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les ordres du roi Chilpéric, fut promu à l’évêché de cette ville. Ursicin [Ursicinus], évêque de Cahors, fut excommunié parce qu’il avoua publiquement avoir reçu Gondovald. Il se soumit à faire pénitence pendant trois ans, et durant ce temps à ne couper ni sa barbe ni ses cheveux, à s’abstenir de vin et de viande, sans qu’il lui fut permis non plus de célébrer la messe, d’ordonner des clercs, de bénir ni églises ni saintes huiles, ni de donner des eulogies. Cependant on lui permit d’administrer comme à l’ordinaire les affaires de l’église soumise à sa juridiction xxvii. Il y eut dans ce synode un des évêques qui disait qu’on ne devait pas comprendre les femmes sous le nom d’hommes. Cependant les arguments des évêques le firent revenir, parce qu’on lui fit voir que les livres sacrés de l’ancien Testament nous enseignent qu’au jour que Dieu créa l’homme, il les créa mâle et femelle, et leur donna le nom d’Adam[1] ; ce qui signifie homme de terre, appelant la femme et l’homme d’un même nom, et les appelant tous les deux homme. Jésus-Christ est nommé le fils de l’homme, parce qu’il est né d’une vierge, c’est-à-dire d’une femme à laquelle il dit, lorsqu’il a métamorphosé l’eau en vin : Femme, qu’y a-t-il de commun entre vous et moi[2] ? et d’autres paroles. Ces témoignages et plusieurs autres le convainquirent et firent cesser la discussion. Prétextat, évêque de Rouen, récita, devant les évêques, des oraisons qu’il avait composées dans son église. Elles plurent à quelques-uns ; quelques autres les cri-

  1. Gen. chap. 5, v. 1 et 2.
  2. Év. sel. S. Jean, chap. 2, v. 4.