Page:Guizot - Collection des mémoires relatifs à l'histoire de France, Tome 1, 1823.djvu/361

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Lombards était venu demeurer à Marseille, et qu’on accusait de complicité dans cette affaire. Le roi les ayant examinés ne les trouva coupables d’aucun crime. Cependant il ordonna de continuer à les garder, et dans cet état l’évêque Épiphane mourut après beaucoup de tourments. Gondovald se réfugia dans une île de la mer, pour y attendre l’événement. Le duc Gontran Boson partagea avec un des ducs du roi Gontran [Mummol] les trésors de Gondovald, et emporta, dit-on, avec lui en Auvergne une immense quantité d’or, d’argent et d’autres choses.

La huitième année du roi Childebert, le 31 janvier [583], au moment où dans la ville de Tours, on venait, le jour du Seigneur, de donner le signal des Matines, et lorsque le peuple se levait pour se réunir dans la cathédrale lvii, le ciel étant couvert de nuages, il en tomba avec la pluie un grand globe de feu, qui parcourut dans les airs un long espace, et donna tant de lumière qu’on distinguait toutes choses comme en plein jour. Après quoi il rentra dans le nuage, et l’obscurité succéda à la clarté. Les eaux grossirent au-delà de la coutume, et causèrent autour de Paris une telle inondation de la Seine et de la Marne, que beaucoup de bateaux périrent entre la Cité et la basilique Saint-Laurent lviii.

Le duc Gontran étant retourné, comme je l’ai dit, en Auvergne avec ses trésors, alla vers le roi Childebert ; et, lorsqu’il en revenait avec sa femme et ses filles, le roi Gontran le prit et le retint, disant :«  C’est sur ton invitation que Gondovald est venu dans les Gaules, et tu étais allé jadis à Constantinople dans cette vue ; » le duc Gontran répondit :