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par les miracles qui ont ouvert les eaux de la mer, et du Jourdain. Toujours il a résisté à la loi de Dieu, a refusé de croire aux prophètes ; et non seulement il n’y a pas cru, mais il les a mis à mort quand ils lui prêchaient la pénitence : ainsi donc, si Dieu lui-même n’était descendu pour les racheter, aucun autre ne pouvait accomplir la rédemption. Nous avons été régénérés par sa naissance, lavés par son baptême, guéris par ses blessures, relevés par sa résurrection, glorifiés par son ascension ; et pour nous faire entendre qu’il devait venir nous guérir de nos maladies, un de tes prophètes a dit : nous avons été guéris par ses meurtrissures[1]. Et ailleurs : Il a porté les péchés de plusieurs, et il a prié pour les violateurs de la loi[2]. Et encore : Il sera mené à la mort, comme une brebis qu’on va égorger ; il demeurera dans le silence, sans ouvrir la bouche, comme un agneau est muet devant celui qui le tond. Il est mort au milieu des douleurs, ayant été condamné par des juges. Qui racontera sa génération ? Son nom est le « Seigneur des armées[3]. Jacob, de qui tu te vantes de sortir, dit en bénissant son fils Juda, comme s’il parlait au Christ, fils de Dieu : Les enfans de votre frère vous adoreront. Juda est un jeune lion. Vous vous êtes levé, mon fils, pour ravir la proie ; en vous reposant, vous vous êtes couché comme un lion et une lionne. Qui osera le réveiller ? Ses yeux sont plus beaux que le vin, et ses dents

  1. Isaïe, chap. 53, v. 5.
  2. Ib., v. 12.
  3. Ib., chap. 53, v. 7, 8 ; chap. 54, v. 5.