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Toute la race se précipita dans des crimes exécrables, excepté Énoch le Juste, qui, marchant dans les voies de Dieu, fut, à cause de sa justice, enlevé par le Seigneur lui-même du milieu de ce peuple de pécheurs ; car nous lisons : « Énoch marcha avec Dieu, et il ne partit plus parce que Dieu l’enleva[1] vii. »

Le Seigneur, irrité des iniquités du peuple qui ne marchait pas dans ses voies, envoya le déluge et fit périr, par une inondation, toutes les créatures vivantes sur la face de la terre. Il conserva seulement dans l’arche, pour renouveler le genre humain, Noé, qui lui était resté fidèle et reproduisait son image, avec sa femme et celles de ses trois fils. Ici les hérétiques nous demandent avec reproche pourquoi l’Écriture Sainte a dit que le Seigneur s’était mis en colère. Qu’ils sachent donc que Notre-Seigneur ne se met pas en colère comme l’homme ; il s’émeut pour effrayer, il chasse pour rappeler, il s’irrite pour corriger. Je ne doute pas que l’image de cette arche ne représente celle de l’Église notre mère ; l’Église naviguant au milieu des flots et des écueils de ce monde, nous recueille dans son sein maternel pour nous préserver des maux qui nous menacent, et nous couvre de ses bras et de sa protection tutélaire.

D’Adam à Noé on compte dix générations, Adam, Seth, Énoz, Caïnan, Malaléel, Jared, Énoch, Mathusalem, Lamech, Noé. Pendant ces dix générations, ou trouve mille deux cent quarante-deux ans. Le livre de Josué raconte clairement qu’Adam fut enterré dans la terre de Chanaan, appelée auparavant Hébron.

  1. Genèse, chap. 5, v. 24.