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ce qu’ils décideront conformément aux canons. » Eux, qui ne comprirent pas le sens de mes paroles, s’en allèrent en me remerciant. Le matin, quelques-uns des évêques vinrent à moi avec un message semblable. Je leur répondis la même chose.

Comme nous nous fûmes rassemblés dans la basilique de Saint-Pierre, le roi y vint le matin et dit : « Les canons ordonnent qu’un évêque, convaincu de vol, sera exclu des fonctions épiscopales. » Et nous, en réponse, lui ayant demandé quel était l’évêque auquel on imputait le crime de vol, le roi dit : « Vous avez vu ces joyaux qu’il nous a dérobés. » Or le roi nous avait montré, trois jours auparavant, deux valises remplies d’effets en or et en argent, et de divers joyaux qu’on estimait à plus de trois mille sols d’or, et aussi un sac rempli de pièces d’or, et qui en contenait près de deux mille. Le roi disait que ces choses lui avaient été volées par l’évêque : celui-ci répondit : « Vous vous rappelez, je crois, que la reine Brunehault étant arrivée à Rouen, j’allai vers vous, et vous dis qu’elle m’avait confié ses trésors, savoir cinq valises, et que ses serviteurs venaient souvent me demander de les lui rendre, mais que je ne voulais pas le faire sans votre avis. Tu me dis, ô roi : Rejette ces choses, et rends à cette femme ce qui lui appartient, de peur qu’à cause de ces richesses il ne s’élève des inimitiés entre moi et mon neveu Childebert. Étant donc retourné à la ville, je remis aux serviteurs une des valises, car ils n’étaient pas assez forts pour en porter davantage. Ils revinrent demander les autres. Je consultai de nouveau votre Magnificence ; tu m’ordonnas la même chose, disant : Re-