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merçans devinrent riches par ce moyen et le sont encore aujourd’hui ; et, lorsque l’évêque rapporta au roi l’argent qu’il lui devait, le roi lui répondit : « Je n’ai pas besoin de le reprendre ; il me suffit que, par tes soins et par mes largesses, les pauvres qu’accablait la misère aient été soulagés ; » et, n’exigeant rien d’eux, il fit, ainsi qu’on l’a dit, la fortune des citoyens.

Cet évêque étant mort dans ladite ville [en 544], on mit à si place un certain Agéric [Agiricus], citoyen de Verdun. Cependant. Syagrius, fils de Désiré, se rappelant les injures de son père, et comment, accusé par Siribald auprès du roi Théodoric, il avait été non seulement dépouillé, mais encore mis à la torture, attaqua Siribald avec une troupe armée, et le tua de la manière suivante. Vers le matin, par un brouillard épais, et lorsqu’à peine les ténèbres permettaient de distinguer quelque chose, il se rendit à une maison de campagne de Siribald, nommée Florey [sur Ouche], et située dans le territoire de Dijon. Un des amis de Siribald étant sorti de sa maison, ils crurent que c’était Siribald lui-même, et le tuèrent ; et comme ils triomphaient croyant avoir remporté la victoire sur leur ennemi, un des gens de la maison leur apprit qu’ils n’avaient pas tué son maître, mais un homme de sa dépendance : alors il revinrent en le cherchant ; et ayant trouvé le cabinet dans lequel il avait coutume de dormir, ils l’attaquèrent. Ils combattirent très longtemps à cette porte sans pouvoir vaincre : alors ils démolirent un des côtés du mur ; ils entrèrent et le mirent à mort par le glaive. Il fut tué après la mort de Théodoric.

Le roi Théodebert commença à tomber malade. Les