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les algonquins

sue, il voit sa proie au moyen de deux flammes qui brillent au fond de ses orbites. Malheur à celui qui l’aperçoit : il tombe sous ses coups. Souvent toutefois, le funèbre chasseur arrive sans être vu, et le guerrier enthousiaste, croyant saisir la gloire, rencontre la main froide de Paugouk.[1]

Weeng, le manitou du sommeil, est un dieu mouche aux ailes bourdonnantes. Il se perche dans les arbres, et de nombreux petits émissaires qui l’accompagnent toujours, vont frapper avec de minuscules marteaux le front de ceux qu’il veut endormir.[2]

Kabéoun, esprit du vent d’ouest, est le père des autres manitous des vents par une vierge qui a commis l’imprudence de s’exposer trop longtemps à son souffle séducteur.[3]

Les Jossakides, espèces de gnomes ou génies de l’obscurité, hantent le sol terrestre jusque dans ses profondeurs.[4]

Les Nibanabègues sont des sirènes indiennes redoutées des canotiers qu’elles poussent vers les endroits dangereux et auxquels elles tendent des embûches sous les eaux.[5]

Les Poukouaginins dont le nom veut dire Petits-

  1. Schoolcraft : « Algic Researches », vol. II, p. 240.
  2. Schoolcraft : « Algic Researches », vol. II, p. 226.
  3. Schoolcraft : « Oneota », p. 458 ; et « Algie Res. », Vol. II, p. 134, et suiv.
  4. Schoolcraft : « Oneota », p. 345.
  5. C’est le Neebanawbaig de Mrs E. Oakes Smith et de Schoolcraft, francisé. Voir « Oneota », p. 249.