neige tombent plus nombreux, elle prévoit la tempête bienfaisante.
Et en effet, bientôt les flocons doux et frais, lui caressent la figure… On fait halte, et, dès que le rideau de neige tombante voile l’horizon, on lance un limier à la découverte.
Elle pense voir celui qu’on dételle à cette fin, et c’est pour elle le retour à demi triste d’un ancien plaisir. Il commence par se secouer, fait quelques bonds de joie, et, sans perdre plus de temps, s’élance. Avec entrain et passion, il zigzague, multiplie les tours à droite et à gauche ; suivi de l’œil par ses maîtres, il passe et repasse, le museau sur la neige, le dos ondoyant, capricieux comme une rafale…
Il s’arrête soudain, allonge le cou, flaire dans toutes les directions… puis reprend tout à coup une allure décidée, va droit cette fois et disparaît presque aussitôt au fond de la tempête. Il va chercher son caribou. Les chasseurs l’attendent en fumant.
L’aveugle ne s’est pas trompée ; après une heure d’attente, un aboiement très lointain du côté nord. D’autres suivent à intervalles plus ou moins longs… Ils se rapprochent… Ouap ! vers l’est maintenant… Ouap ! presque au sud… Ouap ! Le renne sauvage tourne afin d’éviter les chasseurs qu’il a dû sentir… Ouap ! Le voici à l’ouest. Le chien